
Une coréenne et trois indiens sont accusés de tentatives de conversion frauduleuse dans l’État de l’Uttar Pradesh.
En Inde, le 28 novembre dernier, la loi anti-conversion est entrée en vigueur dans un huitième État, l’Uttar Pradesh. Elle a fait ses premières victimes : une chrétienne coréenne et trois ressortissants indiens qui ont été accusés de tentatives de conversion frauduleuse alors qu’ils menaient des opérations humanitaires lors de la pandémie de Covid-19.
Les quatre personnes ont été arrêtées le 18 décembre dernier et sont désormais incarcérées. On leur reproche d’avoir donné de l’argent en échange de conversions au christianisme.
L’organisateur de l’aide humanitaire mise en place, Raj Kumar Masih, témoigne auprès de Morning Star News.
« Nous avons des preuves de notre distribution et des noms et numéros de téléphone de nos bénéficiaires, qui peuvent témoigner que nous n’avons demandé à aucun d’entre eux de changer de foi ou de religion. Tous les bénéficiaires ont reçu des kits de rationnement, mais aucun n’a reçu de promesse d’argent. »
Umesh Kumar 30 ans, chauffeur, était accompagné de Seema, 25 ans, et Sandhya, 24 ans, qui aidaient à la distribution de nourriture. Raj Kumar Masih affirme qu’aucun des trois n’est chrétien. Mi Kyung Lee, 50 ans, originaire de Séoul, est quant à elle chrétienne et bloquée en Inde depuis le début de la pandémie.
La police aurait accusé les quatre suspects « d’actes délibérés et malveillants visant à scandaliser les sentiments religieux de toute classe en insultant sa religion ou ses convictions religieuses » en vertu du Code pénal indien, mais aussi de « conversion illégale d’une religion à une autre par fausse déclaration, force, influence indue, coercition, séduction ou par tout moyen frauduleux ou par mariage », en vertu de la nouvelle loi de l’Uttar Pradesh.
Les conversions frauduleuses de deux personnes ou plus sont passibles de 3 à 10 années d’emprisonnement et d’une amende.
L’Inde est pourtant signataire depuis le 10 avril 1979 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, dont l’article 18 précise que « nul ne subira de contrainte pouvant porter atteinte à sa liberté d’avoir ou d’adopter une religion ou une conviction de son choix ».
M.C.
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